Interview
Etat actuel du processus GIRE au Mali
LE DIRECTEUR NATIONAL DE L’HYDRAULIQUE
M. Malick ALHOUSSEINI fait le point.
Le Mali a fait l’option de la GIRE comme approche de gestion durable de ses ressources en eau.
A cet effet, Une étude diagnostique du secteur a été réalisée en octobre 2001 puis validée par un atelier national tenu les 10 et 11 janvier 2002.
Les conclusions de l’étude ont été ensuite adoptées par le Gouvernement le 03 juillet 2002. Il a donc été demandé au Ministère en charge de l’Eau d’élaborer, sur la base des conclusions de l’étude, les éléments d’une politique de gestion intégrée des ressources en eau en veillant à y associer tous les acteurs du secteur : populations, collectivités, usagers et professionnels.
L’un des piliers de cette politique de gestion intégrée est l’élaboration d’un plan d’Action. Ce plan a pour objectif global de contribuer à l’amélioration de la gestion durable des ressources en eau, conformément aux orientations définies par le Gouvernement du Mali et sur le plan international.
Il sera une feuille de route pour optimiser la contribution de l’eau au développement durable en vue d’atteindre les objectifs du développement du millénaire. Il sera donc un outil essentiel dans la réduction de la pauvreté.
C’est dans cette optique que le Mali a défini un processus en vue d’élaborer un Plan d’Action National pour la Gestion Intégrée des Ressources en Eau.
Pour en savoir plus sur l’état d’avancement de ce processus GIRE, nous avons approché le Directeur National de l’Hydraulique, M. Malick ALHOUSSEINI qui a bien voulu nous recevoir. C’est en face d’un homme détendu et animé d’un sens élevé de l’Etat que nous avons tendu notre micro.
Question N°1 : Pouvez-nous nous parler d’abord des missions assignées à la Direction Nationale de l’Hydraulique que vous dirigez depuis 2001 ?
M. Malick ALHOUSSEINI : Permettez-moi tout d’abord de féliciter toute la presse malienne pour les sacrifices énormes qu’elle consent afin de rendre visibles les multiples efforts de développement entrepris par l’Etat et les autres acteurs du développement. La mobilisation quotidienne de la presse à nos côtés en général et en particulier lors de la deuxième édition du Salon International de l’Eau (SIDEAU) en sont des illustrations parfaites.
En effet, L’article 2 de l’Ordonnance N°99-014/P-RM du 1er avril 1999 portant création de la Direction Nationale de l’Hydraulique dispose : « la Direction Nationale de l’Hydraulique a pour mission l’élaboration des éléments de la politique nationale en matière d’hydraulique, la coordination et le contrôle des services régionaux, sub-régionaux et des services rattachés qui concourent à la mise en œuvre de ladite politique ». A ce titre, elle est chargée de :
Faire l’inventaire et évaluer le potentiel, au plan national, des ressources hydrauliques
Etudier, contrôler, ,superviser les travaux de réalisation des ouvrages hydrauliques et veiller à leur bon état de fonctionnement
Procéder à l’évaluation des projets de développement dans le secteur de l’eau
Participer à la promotion de la coopération sous régionale dans le domaine de la gestion des ressources en eau.
Question N°2 : Suite aux recommandations du Sommet Mondial pour le Développement durable tenu en septembre 2002 à JOHANNESBOURG (Afrique du Sud) , le Gouvernement du Mali a entrepris l’élaboration d’un Plan d’Action National de Gestion Intégrée des Ressources en Eau en vue d’asseoir une politique de gestion intégrée des ressources en eau. Où en est-on avec ce processus ?
M. Malick ALHOUSSEINI : Au Sommet Mondial pour le Développement Durable (SMDD), il a été retenu, l’élaboration de plans d’actions nationaux de gestion intégrée des ressources en eau à l’horizon 2005.
En vue d’élaborer le Plan d’Action National de Gestion Intégrée des Ressources en Eau, plusieurs activités ont été programmées par la Direction Nationale de l’Hydraulique. Ce sont :
Sensibilisation des usagers de l’eau sur la GIRE
Obtention de la volonté politique et de l’appui au processus de reforme
Mise en place du cadre pour une large participation des acteurs
Mise en œuvre des activités de renforcement des capacités pour la mise en œuvre du processus de reforme
Amélioration de la Connaissance de base
Identification des problèmes et défis de gestion des ressources en eau
Identification des Fonctions de gestion des ressources en eau
Préparation de façon participative du Plan d’action et de la stratégie de transition vers la GIRE
Adoption à tous les niveaux politiques du Plan d’Action et de la Stratégie de transition vers la GIRE
Développement de la Stratégie de mise en œuvre et du plan de financement pour le processus de reforme.
Question N°3 : Ces activités programmées ont-elles été réalisées à ce jour ?
M. Malicki ALHOUSSEINI : A ce jour, il n’est pas exagéré d’affirmer que le taux de réalisation est satisfaisant. Tenez-vous bien :
Entre avril et Juin 2004, une « Etude de Définition du Processus d’élaboration d’un Plan de Gestion Intégrée des Ressources en Eau » par deux consultants (un international et un national) a permis de jeter les bases d’une feuille de route pour le Mali dans le domaine de la GIRE ; feuille de route validée au cours d’un atelier national tenu les 23 et 24 juin 2005
Un Comité National de pilotage du projet a été créé le 9 juillet 2004 par Décision N°00463 du Ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau en suivant les recommandations de l’atelier de lancement des 23 et 24 Juin 2004.
Une équipe du projet de Plan d’Action GIRE a été mise en place en octobre et novembre 2004 ; elle comprend : deux Experts en eau respectivement en évaluation et usage des ressources en eau ; Un Expert en communication ;Un Expert en environnement et Un Expert en économie.
Un atelier de consolidation des partenaires du projet a été organisé du 22 au 23 novembre 2004 ; il a permis aux partenaires du projet (Comité de Pilotage, équipe pluridisciplinaire nouvellement mise en place) :
— de se mettre au même niveau d’informations concernant les objectifs, les résultats attendus et les activités ;
— d’élaborer une ébauche de programme de travail pour la période 2004-2007.
Sur la base des résultats obtenus par l’atelier, l’équipe du projet a élaboré un plan de travail détaillé pour l’année 2005 qui a été validé puis révisé par le Comité de Pilotage les 11 janvier et 28 juin 2005 et exécuté en 2005 . Pour la période 2006-2007, un autre plan de travail a été adopté ; il est actuellement en exécution.
Les ateliers régionaux de sensibilisation des acteurs du secteur de l’eau. se sont tenus dans les huit (08) capitales régionales et dans le district de Bamako.
En outre, des ONGs ont été recrutées pour poursuivre les actions de sensibilisation à l’intérieur du pays : les usagers de l’eau des bassins du delta central du Niger, du Moyen Niger , du Fossé de Nara et des Iullemeden ont été sensibilisés sur la GIRE.
Toutes les équipes de consultants des modules des études thématiques ont déposé leurs rapports qui ont fait l’objet d’examen et d’approbation par le Comité de pilotage de la GIRE. Ces études au nombre de six (06) portaient sur :
— la Politique Nationale de l’eau ;
— la connaissance et le suivi de la ressource eau ;
— les aspects économiques et financiers ;
— les reformes institutionnelles ;
— le cadre législatif et réglementaire ;
— la stratégie de gestion des eaux internationales ;
L’Atelier national de validation du document de politique nationale de l’eau s’est tenu du 23 au 24 mai 2005 à Bamako. A l’issue des travaux , il a validé le document de politique nationale de l’eau sous réserve de la prise en compte effective des observations et amendements formulés. Le Document de politique introduit en conseil des ministres a été adopté le mercredi 22 février 2006.
Un atelier de sensibilisation sur la pollution du fleuve Niger a été tenu les 30 et 31 août 2005 au Centre d’Accueil Régional de Koulikoro
Un séminaire de formation des journalistes sur le concept de la Gestion Intégrée des Ressources en Eau s’est tenu du 06 au 07 septembre 2005 au Centre d’Accueil Régional de Koulikoro. Cette rencontre a réuni plus d’une cinquantaine de participants dont une trentaine de journalistes de Bamako et de Koulikoro.
Des activités de renforcement des capacités des acteurs ont été réalisées : formation en Gestion Axée sur les Résultats ( G A R ), Genre et GIRE ...
Question N°4 : En plus des efforts de l’Etat, bénéficiez-vous d’autres appuis ?
M. Malick ALHOUSSEINI : Oui, nous bénéficions d’appuis de partenaires au développement. Les références des accords pour l’élaboration du plan d’action GIRE sont les suivantes :
l’Accord de crédit de développement N°33933 MLI signé à Washington le 18 Septembre 2000 entre le Gouvernement de la République du Mali et l’IDA pour le financement du Programme National d’Infrastructures Rurales ( PNIR)
Protocole d’Accord entre l’Organisation du Partenariat Mondial de l’Eau et le Gouvernement du Mali (Ministère des Mines, de l’Energie et de l’Eau) signé à Stockholm le 19 décembre 2003 pour l’appui à l’élaboration et la mise en œuvre de plan d’action GIRE sur financement du Gouvernement Canadien.
Une enveloppe spécifique de 1,3 millions de dollars est dédiée au volet GIRE dans le cadre du PNIR sur financement Banque Mondiale et une subvention de 600 000 dollars US est accordée par l’ACDI (Agence Canadienne pour le Développement International).
Question N°5 : Avec tous ces appuis, l’on peut affirmer que l’élaboration du Plan d’Action ne tardera plus. Alors, peut-on avoir une idée du contenu de ce Plan ?
M. Malick ALHOUSSEINI : À ce jour, la rédaction du Plan est entamée. Ce sera un Plan qui présentera les propositions de réorganisation du cadre de gestion des ressources en eau y compris l’intégration des différents départements en vue d’améliorer l’efficacité et la mise en cohérence des actions conduites dans l’ensemble du secteur. Il décrira la configuration future de l’édifice constitué de tous les éléments de la nouvelle approche de gestion des ressources en eau.
Question N°6 : Pensez-vous que cette reforme du secteur de l’eau, la GIRE, est une solution sûre pour la gestion durable des ressources en eau de notre pays ?
M. Malick ALHOUSSEINI : Vous savez, les ressources en eau constituent un élément important pour le développement socio-économique d’un pays sahélien comme le Mali. L’essentiel de notre économie repose sur l’économie rurale constituée par l’agriculture, l’élevage et la pêche. Elles restent à court et moyen terme les atouts essentiels devant permettre au pays de relever les défis de la sécurité alimentaire, de l’accès à l’eau potable pour tous, de la santé publique, de la préservation des écosystèmes, du développement tout court .
La gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) est une réponse appropriée en ce sens qu’elle associe l’ensemble des acteurs dans la construction d’un nouveau cadre de gestion fédérateur et qui ouvre des perspectives d’épanouissement pour tous de manière durable ./.
Actualités
-
Bulletin Hydrologique N°41/2016
La situation hydrologique au cours de la semaine écoulée a été marquée par l’amorce de la baisse de niveau sur tous les cours d’eau, à l’exception de la confluence du Bani et du Niger à Mopti, du Niger à .... -
Bulletin Hydrologique N°40/2016
La situation hydrologique au cours de la semaine écoulée a été marquée par la poursuite de la montée de niveau sur tous les cours d’eau, à l’exception du Niger à Kirango, du Bani à Douna et des hauts .... -
Bulletin Hydrologique N°39/2016
La situation hydrologique au cours de la semaine écoulée a été marquée par la poursuite de la montée de niveau sur tous les cours d’eau, à l’exception du Niger à Koulikoro et Bamako, et des hauts bassins .... -
Bulletin Hydrologique N°38/2016-DNH
La situation hydrologique au cours de la semaine écoulée a été marquée par la poursuite de la montée de niveau sur tous les cours d’eau, à l’exception du Bafing à Daka-Saidou et de Falémé à Gourbassy. Le .... -
Bulletin Hydrologique N°37/2016
La situation hydrologique au cours de la semaine écoulée a été marquée par la poursuite de la montée de niveau sur tous les cours d’eau, à l’exception du Niger en amont de Koulikoro, du Bani à Douna, et ....